On a tous en tête une mélodie chantée par des poupées, des fantômes ou des pirates qui nous accompagne à chacune de nos visites à Disneyland Paris et nous reste en mémoire encore longtemps après. Une sorte de madeleine de Proust sonore qui, dès les premières notes, nous ramène immanquablement vers la magie… Mais comment expliquer un tel impact ?
Tout au long de l’été, découvrez notre série d’articles dédiés aux liens uniques entre Disney et la Musique.
Impressions de France
Depuis, si les moyens technologiques ont évolué et de nouvelles histoires ont vu le jour, c’est toujours sur ces mêmes principes imaginés par Walt que la musique résonne dans les Parcs Disney du monde entier… Disneyland Paris ne fait pas exception et l’on y retrouve tout naturellement musiques d’ambiances évocatrices et chansons iconiques.
Pour autant, la destination parisienne a aussi sa propre identité, qui tient notamment à sa situation géographique. En effet, si les Imagineers à l’origine du projet se sont tout naturellement inspirés du meilleur des Parcs Disney construits précédemment, ils l’ont toutefois revisité à l’aune de la culture européenne.

C’est ainsi que, du côté des musiques d’ambiance, l’accent est mis sur l’évoca- tion la plus fidèle et la plus précise possi- ble des origines culturelles, historiques et géographiques des lieux.
La musique classique est bien entendu mise à l’honneur à travers Tchaïkovski ou bien encore Thomas Morley, compositeur anglais de la Renaissance, aux abords du Château de la Belle au Bois Dormant, ou encore Maurice Ravel (Ma Mère L’Oye) et Camille Saint-Saëns (Le Carnaval des Animaux) aux alentours du Pays des Contes de Fées.
Mais l’authenticité est aussi de mise quand il s’agit de rendre hommage aux cultures du monde. C’est ainsi que, dans la partie orientale d’Adventureland, il n’est pas rare d’entendre des compositions de Baligh Hamdi, figure éminente de la musique égypti- enne. Et à Main Street, U.S.A., on peut écouter des œuvres remontant précisément au début du 20ème siècle, dont les partitions ont été redécouvertes par le chef d’orchestre Rick Benjamin, spécialiste reconnu du ragtime.
Du côté des attractions, les partitions de classiques des Parcs Disney telles que « it’s a small world » et Haunted Mansion ont été entièrement remaniées pour Disney- land Paris par le compositeur John Debney (Kuzco, L’Empereur Mégalo), pour en faire de grandes pièces orchestrales, interprétées par les 60 musiciens du London Symphony Orchestra. Pour la première, il a ajouté des instruments typiques des pays traversés, de la cornemuse pour l’Ecosse au marimba pour l’Amérique latine, en passant par le sitar indien et les tambours japonais. Les chœurs chantent quant à eux en anglais, français, espagnol, allemand, italien, danois, portugais, arabe et hébreux et certains d’entre eux ont même été enregistrés par des enfants dans leur pays d’origi- ne. Et pour la musique de Phantom Manor, le compositeur a subtilement glissé des éléments empruntés à la Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach ainsi qu’à la Danse Macabre de Camille Saint-Saëns.


Autre attraction emblématique de cette influence européenne, Le Visionarium – Un Voyage à Travers le Temps (1992-2004), qui était situé au niveau de l’actuel Buzz Lightyear Laser Blast. Pour cette expédition pleine de surprises, les visiteurs remon- taient le temps et rencontraient nuls autres que les auteurs de science-fiction H.G. Wells et Jules Verne à l’Exposition universelle de Paris. Il était donc naturel pour le compositeur Bruce Broughton de puiser son inspiration dans l’œuvre de musiciens français de l’époque tels Émile Waldteufel et Jacques Offenbach, que l’on retrouve également dans certains spectacles.
On retrouve en effet le premier, connu pour sa célèbre Valse des Patineurs dans le « Mickey et la Magie de l’Hiver » (1998-2012), qui intégrait justement un très beau pas de deux de Mickey et Minnie sur glace, et le second dans les arrangements de Joel McNeely pour le spectacle « Mickey et le Magicien » au Parc Walt Disney Studios, comme un clin d’œil à la France, pour le départ en carrosse de Cendrillon.

Et puisque nous en sommes aux spectacles, force est de constater que la culture européenne est depuis toujours largement représentée dans les productions de Disneyland Paris, comme en témoigne le Disney Music Festival, où se rencontrent la musique classique (« L’Orchestre Imaginaire de Dingo ») et l’influence des musiques traditionnelles anglaise (« Mary Poppins et le Pearly Band »), et italienne (« L’Accordéoniste de Donald et Daisy »).
À suivre …
Retrouvez l’intégralité du livret : Disneyland Paris, un cœur battant au rythme de la musique.