On a tous en tête une mélodie chantée par des poupées, des fantômes ou des pirates qui nous accompagne à chacune de nos visites à Disneyland Paris et nous reste en mémoire encore longtemps après. Une sorte de madeleine de Proust sonore qui, dès les premières notes, nous ramène immanquablement vers la magie… Mais comment expliquer un tel impact ?
Tout au long de l’été, découvrez notre série d’articles dédiés aux liens uniques entre Disney et la Musique.
Dans un autre monde…
Bien vite, l’imagination de Walt se met à voyager au-delà des écrans de cinéma. Il rêve d’un monde en trois dimensions où parents et enfants pourraient s’amuser ensemble et partager des expériences. C’est de ce désir que naît Disneyland.

Pour ce faire, il aurait pu s’inspirer des parcs d’attractions qui florissaient déjà aux États-Unis et en Europe, mais son envie d’immersion passait par une expérience totale. Il fallait que les visiteurs soient emportés dans des histoires incroyables et vivent des aventures fortes en émotions comme seul le cinéma pouvait jusqu’alors en offrir.
C’est la raison pour laquelle il décide de s’entourer de ses propres artistes, ceux-là mêmes qui avaient travaillé avec lui sur les grands classiques del’animation du Studio. Parmi ces figures de légende, on compte Ken Anderson, directeur artistique de Pinocchio et Fantasia, scénariste de Cendrillon et du Livre de la Jungle, à qui l’on doit les premiers concepts des attractions Peter Pan’s Flight et Storybook Land Canal Boats, ou encore John Hench, directeur artistique de Cendrillon, Alice au Pays des Merveilles et Peter Pan, qui sera l’un des grands artisans de Tomorrowland.
Même chose pour la musique : les compo- siteurs que Walt choisit pour Disneyland sont en fait les musiciens du Studio, George Bruns (Davy Crockett, La Belle au Bois Dormant), Buddy Baker (The Mickey Mouse Club), Oliver Wallace (Peter Pan) et les frères Sherman (MaryPoppins, Le Livre de la Jungle) qui s’appuient sur leur expérience cinématographique pour créer les musiques de Disneyland. Tout comme pour un film, ces musiques servent d’abord à installer une ambiance, un lieu ou une époque.
Ainsi le thème « Meet me down on Main Street » d’Oliver Wallace permet d’établir l’atmosphère « tournant du siècle » de Main Street, U.S.A. À l’origi- ne, il avait été composé en 1950 pour Daisy Duck. Il apparaît pour la première fois dans le cartoon Donald Amoureux, qui se déroule précisément à cette époque, avant que le compositeur ne l’adapte pour incarner finalement tout l’esprit de Main Street, U.S.A.

Les chansons permettent aussi de raconter les histoires de manière unique et de les rendre inoubliables. Ainsi, « Yo Ho (a pirate’s life for me) » de X. Atencio et George Bruns dépeint de manière on ne peut plus pittoresque les flibustiers de l’attraction Pirates of the Caribbean et donne une unité à leurs aventures. Dans Haunted Mansion, c’est « Grim Grinning Ghosts », écrite par X. Atencio et Buddy Baker, qui résonne tout au long de la visite et chacune des variations écrites par le compositeur s’adapte à la scène qu’elle accompagne : valse jouée par l’orgue dans la salle de bal ou jazz endiablé pour le cimetière. Et que dire de l’incontournable « it’s a small world (after all) » des frères Sherman, devenue un véritable hymne à la fraternité entre les enfants du monde entier ?
À suivre …
Retrouvez l’intégralité du livret : Disneyland Paris, un cœur battant au rythme de la musique.